Pavés de Mémoire > Gunter Demnig scelle ses Stolpersteine

Depuis les années 1990, Gunter Demnig scelle ses Stolpersteine devant les derniers domiciles des familles victimes de la Shoah avec des enfants mineurs.

Le dimanche 07 avril 2024

Gunter Demnig scelle ses Stolpersteine à Bihorel

Depuis les années 1990, Gunter Demnig scelle ses Stolpersteine – ou Pavés de Mémoire – devant les derniers domiciles des familles victimes de la Shoah avec des enfants mineurs. Artiste plasticien allemand, il a débuté son projet en Allemagne dans les années 90 puis, l’a étendu à toute l’Europe à partir des années 2000. Reconnu internationalement pour son œuvre mémorielle, il a posé lui-même, ou fait poser, plus de 100 000 Pavés de Mémoire dans une vingtaine de pays dont la France depuis 2013. Chaque Stolpersteine est gravé avec le nom, l’âge et le sort de la victime et scellé devant son dernier domicile.

À Bihorel, six pavés en laiton seront installés devant le 20 rue de la Libération (rue Philippe Pétain pendant l’Occupation) le dimanche 7 avril prochain, correspondant au dernier domicile de la famille Lévy, une famille juive déportée et assassinée à Auschwitz. Ces six pavés honoreront la mémoire de Nathan, Jean, Rachel, Alice, Raymond et Suzanne Lévy, victimes du nazisme.

Jean Lévy, employé de bureau né en 1897 à Rouen, y est recensé comme juif en octobre 1940 avec son épouse Rachel (née Davidovici en 1901) et ses enfants Alice (née en 1932) et Raymond (né en 1936). Leur dernière fille, la petite Suzanne, naît en décembre 1940. Durant l’Occupation, le couple et ses enfants résident en partie à Yerres, en région parisienne, mais Jean vient voir régulièrement son père Nathan, commerçant rouennais (né en 1863) qui habite désormais le 20 rue Philippe Pétain à Bihorel. Après l’arrestation de Jean en novembre 1942, Rachel vient se réfugier avec ses trois enfants à Bihorel chez son beau-père. C’est là que dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, tous sont arrêtés par la police française sur ordre de la SS, dans la grande rafle des juifs de Seine-Inférieure. Jean, Rachel, Alice, Raymond et Suzanne sont déportés sans retour le 13 février 1943 à Auschwitz (convoi 48). Nathan part un peu plus tard, le 31 juillet 1943 (convoi 58), il ne revient pas, lui non plus.

En lien avec l’association Pavés de Mémoire Rouen Métropole et le Collège Jules Michelet, une cérémonie en hommage à la famille déportée et assassinée sera organisée à Bihorel le dimanche 7 avril 2024 à 9 heures en présence du Conseil Municipal et de l’artiste allemand qui y scellera ses Stolpersteine. D’autres pavés seront ensuite posés à Bois-Guilaume.